Tapís de Tarragona
Tapís de Tarragona
Joan Miró
Barcelona, 1893 - Ciutat de Mallorca, 1983
Josep Royo
Barcelona, 1945
La Tapisserie de Tarragone
Le début de l’activité de Joan Miró dans le domaine du textile est directement relié à la Tapisserie de Tarragone, qu’il a commencé à élaborer en 1969 avec Josep Royo.
Maria Dolors, la fille de l’artiste, eut un grave accident en 1966. Elle fut renversée par une voiture dans un passage à niveau près de Mont-roig del Camp. Transportée à la clinique Monegal de Tarragone, elle y fut soignée par le docteur Rafael Orozco et son équipe médicale, qui l’accompagnèrent vers la guérison.
En remerciement pour les soins prodigués à sa fille, Miró offrit cette tapisserie à l’hôpital de la Croix Rouge de Tarragone en 1970, dirigé à l’époque par le docteur Orozco.
Joan Miró baptisa l’œuvre sous le nom de Tapisserie de Tarragone, et chargea le jeune artiste Josep Royo d’en effectuer la confection. Josep Royo avait participé à la restauration de la Fabrique de tapisseries Aymat de Sant Cugat del Vallès, qui devint par la suite l’École catalane de tapisserie, et où la première tapisserie fut réalisée.
Ce projet marqua le commencement d’un partenariat entre Joan Miró et Josep Royo, qui les conduisit vers la recherche d’un espace de création commun. Ils choisirent l’emblématique moulin de Tarragone (Farinera de Tarragona), où furent créées des œuvres d’une importance capitale pour de nombreux créateurs.
La Tapisserie de Tarragone, réalisée en haute lice à partir de la peinture originale de Joan Miró, est une pièce monumentale de 2,80 x 4,20 m, qui associe à la perfection la plasticité, la texture et la couleur. Cette première tapisserie a été élaborée selon la technique expérimentale que Miró a développée avec Josep Royo, où des fils de laine de différentes épaisseurs, et parfois noués en queue-de-cheval forment une œuvre qui associe des formes droites et arrondies aux couleurs et aux formes graphiques les plus caractéristiques de Miró.
Les œuvres de Miró témoignent d’un vocabulaire désignant des aspects de l’univers interprété par Miró et soumis à une réduction élémentaire. La Tapisserie de Tarragone montre la ligne de l’horizon sur laquelle se dessine une forme féminine avec les bras tendus vers le ciel, dont l’une des extrémités touche la lune tandis que l’autre soutient une figure abstraite qui représente un oiseau.
Un autre élément important dans cette œuvre est l’étoile. Formée par quatre lignes qui se croisent pas la partie centrale, elle rappelle l’ombre projetée au sol par les tuteurs en bambou qui soutiennent des plants de tomates, largement présents dans les jardins potagers que Joan Miró a connus lors de ses séjours à la maison familiale de Mont-roig del Camp.
Tous les éléments qui la constituent, comme une mosaïque, sont des formes aux couleurs vives, encadrées par des lignes noires qui accentuent encore plus la vivacité des couleurs. Cette utilisation du contraste de couleurs pures souligne un penchant enfantin de l’artiste, mitigé par la précision de l’exécution des formes.